Charlotte Coquen

SUPERNOVAE

Charlotte Coquen

La galerie terres d’Aligre a donné une carte blanche à Viviane Sabouret, collectionneuse de céramiques contemporaines qui a eu l’occasion de présenter des artistes de sa collection en particulier à Céramique 14 en 2016 et en Espagne, à Barcelone* en 2022.

Viviane Sabouret a choisi de présenter le travail de Charlotte Coquen, séduite par la manière dont elle jongle avec les médiums pour transcrire ses questionnements sur l’identité.

"Traditionnellement" le travail de Charlotte Coquen questionne les constructions identitaires, les enfermements, avec humour, sans donner de leçon.  À la galerie terres d’Aligre Charlotte Coquen met en scène sous la forme d’une installation, SUPERNOVAE, constituée de quatre éléments principaux :

Aster, un tournesol inaugure le sujet de la crise climatique, écologique et de territoire par sa fonction signalétique qu’il tire de son héliotropisme. Ici installé à l’horizontal il ne signale plus rien ! Il pose la question du devenir : où va-t-on ? La touche d’inquiétude qui s’y attache est renforcée par un émail rutilant et brûlant.

Les questions sur le déterminisme et sur la construction identitaire sont là.

SUPERNOVAE, une installation de deux bustes "en cheveux" qui trônent sur des simulacres d’emballages alimentaires, s’inspirant du jeu de couleur codifié du "bouillon Kub". L’installation évoque la relégation à l’espace domestique et l’injonction de porter les cheveux longs comme l’injonction à "faire femme". Des bustes, quelques mèches se détachent, ondulent telles des excroissances, des tentacules, dans un mouvement rappelant l’eau des abysses.

Ici une relation, entre la céramique et le carton qui vient la socler, s’établie. Le luxe et le frugal se côtoient, le chic frôle le vulgaire.

Pour sa série de constellations (la daurade, le poisson volant, etc…) Charlotte s’est inspirée d’un moule à gâteau découvert sur une brocante, l’intérieur décoré à l’émail représente une femme "en négatif". De ce moule Charlotte tire des formes vernaculaires évoquant des Vénus. Disposées en constellation sur fond peint comme des motifs muraux empruntés au vocabulaire de la décoration d’intérieur, cet espace de liberté qu’on laisse aux femmes.

Les Vénus, par la sacralisation à laquelle elles renvoient, interrogent l’esthétisme attribué au féminin.

Kosmos est une série de photos prises lors de déambulations à Aulnay-Sous-Bois où Charlotte Coquen dispense des cours d’expression plastique. Photos de riens, débris au sol, brillamment intellectuel et social, bris de verre sur le sol éclairés par un lampadaire, trace moirée de carburant sur l’asphalte, gravats truffés de tessons de bouteilles, bâche plastique au drapé étonnant… Un récit à la frontière du tellurique et du cosmique.

* L’exposition a donné lieu une publication "Ceràmica contemporàna Francesa. Artistes de la col.leccio Viviane S".